http://www.letelegramme.fr/cotesarmor/drogue-c-est-l-affaire-du-siecle-ici-30-09-2017-11683269.phpGal Vallerius, considéré comme un véritable baron de la drogue via internet (Le Télégramme d'hier), traînait parfois sa longue barbe à Pontivy (56) et logeait à Plusquellec, dans les Côtes-d'Armor. Un petit coin paumé et pour le moins tranquille. La planque idéale ?
Plusquellec. Ses rues impassibles. Son calme pastoral. « Ici, on dit que c'est le trou du cul du bout du monde ! », s'esclaffe Odette, 82 printemps. L'octogénaire, bigoudis dans les cheveux et cabas à la main, n'en revient toujours pas de l'affaire qui secoue son petit bourg. Et est surtout déçue de n'avoir jamais croisé le suspect en question...
« Quand je conduis, je regarde ma route, mais la prochaine fois, je regarderai un peu plus les trottoirs ! », se gondole la vieille dame. Les quelque 500 autres Plusquellécois, eux, l'ont vu. Ou en tout cas, aperçu. Gal Vallerius, crâne dégarni et barbe largement fleurie, ne passait de toute façon pas inaperçu. Et surtout pas aux yeux du maire, qui n'était autre que son voisin...
« Je passais devant chez lui tous les jours, il avait sa petite Twingo garée devant sa petite maison qui longe la route nationale. D'ailleurs, il ne s'était pas signalé à la mairie lorsqu'il a acquis son bien », explique Jacques Le Creff, premier édile d'une commune où Gal Vallerius avait donc acheté, à des Anglais, son petit chez-soi bien coquet. « Une belle petite maison de vacances », décrit Yves, l'un des habitants de la ville.
Ce vendredi, devant les volets clos, le jardin rayonnait encore de petites fleurs colorées. Une demeure jouxtant une ancienne voie romaine et nichée à 500 mètres du centre-bourg, où se trouve notamment le restaurant La table gourmande. Un fringant établissement dressé à l'ombre de l'église Notre-Dame-des-Grâces. Une auberge plutôt réputée avec ses couscous à emporter, qu'a d'ailleurs savourés le Breton, interpellé par la justice américaine. « Il est venu deux ou trois fois lorsqu'il est arrivé dans le bourg mais après, on ne l'a plus vu », se souvient la tenancière Claudie.
« En tout cas, il était très sympa, rapporte Serge, le mari. Mais il ne causait pas beaucoup ». Un « bonjour », un « au revoir » et un signe de la main lorsque les habitants le croisaient sur le bord de la route, avec sa compagne. « Ils marchaient beaucoup. Je crois qu'il aimait la nature », poursuivent les tauliers de La table gourmande, relayés par le maire de cette ville désormais connue jusqu'aux États-Unis. « Il faisait pas mal de randos dans le coin », sait Jacques Le Creff. De longues marches à l'abri des regards. Loin du tohu-bohu des grandes métropoles. Et des voisinages indiscrets.
« Pour lui, habiter une petite commune comme la nôtre, c'était ciblé. La tranquillité de Plusquellec était le prix de sa liberté », métaphore le maire de la commune. « Vous pensez bien qu'ici, c'est la planque idéale pour les hors-la-loi », glisse Odette, toujours agacée de ne l'avoir jamais croisé. Un coin de campagne que Gal Vallerius quittait parfois pour Saint-Guen (22) ou Pontivy, où il avait, paraît-il, ses habitudes dans un des restaurants chics de la ville.
« Moi, ce type, je l'ai croisé à plusieurs reprises rue Nationale », se souvient un serveur de l'un des bars de la cité napoléonienne. « Une barbe comme ça, on ne l'oublie pas. Il y a des gens bizarres parfois mais des comme ça !.... ». En attendant, ce matin, à Plusquellec, on en parle encore. Et encore. « Imaginez un peu, c'est l'affaire du siècle, ici ! », confie une habitante qui souhaite rester anonyme. « Vous savez, avec ce genre de personnage, on ne sait jamais... ».
Voir aussi :
http://www.letelegramme.fr/bretagne/usa-baron-de-la-drogue-un-breton-arrete-exclusif-28-09-2017-11681734.php